Trek en Touchétie - Géorgie 2013 -

Retour de Touchétie...par où commencer?
Tout d'abord le lieu. Il s'agit bien de la Géorgie située au cœur du Caucase et non aux USA ou encore moins dans l'hémisphère sud ;-).
Petite région du nord-est de la Géorgie, renfermant un parc national, celui de la Touchétie, bien évidemment. La Touchétie partage ses frontières avec la Tchétchénie et le Daguestan...là je suis sûr que vous y voyez un peu plus clair.

Et alors, ce trek...qu'en pense Tekenessi ?

Je dois vous l'avouer, pour moi c'était une découverte. J'ai un petit faible pour l'Asie Centrale, mais je voulais connaître un peu plus le Caucase que j'avais découvert avec l'Elbrouz. En cherchant un peu plus, mon choix s'est orienté vers la Géorgie, je suis donc arrivé en Touchétie qui est au final la région la plus sauvage de ce pays.


Des montagnes, en quantité, partout, des crêtes qui s'entremêlent et qui vous laissent rêveur : et si j'allais voir par là, et puis non, je prends celle-ci...Vous n'y trouverez pas de grandes montagnes avec des glaciers qui s'écoulent doucement vers de profondes vallées, mais des vallées humaines où règne le berger Touch. Des montagnes qui vous plongent dans un espace qui semble infini, si ce n'est l'interdiction d'aller visiter les pays voisins (frontières, quand tu nous tiens)...
Quant au berger Touch, il ne se rencontre pas si facilement. Pour cela,  il faut sortir de l'itinéraire classique qui relie les deux villages d'Omalo à Chatili (Shatili), pour emprunter un chemin plus au sud, plus tortueux mais plus sauvage.
Il faut alors affronter les herbes folles, dans cette région où le temps est incertain (surtout cette année ;-), qui vous rappellent que pour être aussi vertes, il a bien fallu qu'elles soient arrosées un peu, beaucoup, passionnément...et nous aussi, nous l'avons été.
Mais au final pas tant que cela, les nuages nous ont laissé de belles ouvertures pour contempler cette nature sauvage.



Le berger Touch est au cœur de ces vallées cachées. Il a délaissé pour un moment le confort d'une maison en dur pour se plonger dans l’intimité de ces vallées profondes où moutons et vaches vont pouvoir s’épanouir sous la surveillance d'un œil redoutable auquel rien n'échappe. Un "bonjour" rapide et vous êtes avec eux. Comme bien souvent en montagne, la parole est rare, mais la rencontre est riche.
Milieu rude, hommes rudes? Oui bien souvent, mais si vous rencontrez un personnage comme Kako (d'origine Tchétchène, il y tient absolument..) vous découvrirez un berger philosophe. Ses longues marches en solitaire lui laissent le temps de relativiser sur l'ordre du monde et de l’intérêt d'être ouvert aux autres.
Bien entendu, un, deux (ou plus) petits verres de Chacha (alcool produit à partir de moût de raisin ou à partir de raisins non mûrs) aident beaucoup pour délier les langues. Mais attention, il ne s'agit pas d'un discours d'ivrogne, loin de là. On se rend bien compte que Kako aime le contact et qu'il a besoin de s'en nourrir avant de repartir seul avec ses 800 brebis...C'est exactement ce genre de personnage que j'apprécie de rencontrer. A ne pas manquer sous aucun prétexte !

Et la montagne, facile ?
Oui , bien sûr...finalement, non pas tout le temps...il y a des chemins tracés un peu partout et les animaux n'ont pas toujours respecté notre façon d'appréhender une montée. Il va falloir s'habituer à mettre de temps en temps les " jambes dans le rouge ". Et puis, si les chevaux passent, nous aussi. De toute façon, ils sont croisés avec des chèvres (pour reprendre une expression locale) et vous risquez d'être surpris par leur agilité...



Si je résume :

• une montagne sauvage
• des rencontres avec des bergers semi-nomades
• c'est tout ?????

Non, il faut aussi ajouter une part historique, que ce soit en Touchétie ou en Khevsurétie (autre région visitée durant ce trek). Les nombreux villages rappellent aux visiteurs la dure vie d'un peuple des confins du Caucase où le voisin ne venait pas toujours pour discuter mouton...loin de là. Vous y découvrez donc une architecture fortifiée, unique, où les tours de guet forment un long corridor de sémaphores pour prévenir de toutes intrusions. Je dirais plutôt qui formaient, car de nos jours les vols de moutons ou autres exactions sont rares...mais la Géorgie avec l'aide de dons extérieurs et le soutien de l'UNESCO en restaure une grande quantité dans la plus pure tradition de la construction Touche.

Trek en Touchétie...plongée dans l'histoire.

Je vous vois déjà réfléchir à ce futur trek pour 2014...allez, je vais vous aider à vous décider un peu plus.

Abordons ce que les Français apprécient tout particulièrement : la nourriture (et la boisson ;-). Et bien la Géorgie regorge de plats traditionnels qui régalent les papilles, ainsi que d'une grande variété de vins pour les amateurs de ce breuvage.

Un petit clin d’œil au fromage que j'ai pu déguster matin-midi-soir, sans m'en lasser. Certains "grincheux-mal réveillés" diront trop salé. Et alors, pourquoi devrait-il être comme à la maison? N'est-ce pas cela la richesse d'une découverte, que cela soit différent?

Et puis si vous avez la chance d'en goûter une portion affinée une année, vous allez être très surpris...mais cela je vous laisse le découvrir sur place !

Quand les nuages jouent avec le soleil...

A bientôt, en Touchétie...

Laurent (ლორან)

PS : les photos sont ICI...

PS2 : un grand merci  à Ulrike (Allemagne) et Simon (Suède) pour avoir supporté un groupe de français...pas si facile ;-)

Ce n'est pas si mal les groupes internationaux, c'est moi qui vous le dis.

Le fromage géorgien, brebis ou vache, à consommer sans modération...