Trek Makay - Madagascar - 14 jours...de bonheur

Je ne sais pas si le Makay (Madagascar) deviendra très populaire un jour, mais pour moi c'est un must des itinéraires sauvages.
Cette année, juillet 2013, j'ai eu la chance d'y retourner avec un groupe, pour un voyage de 14 jours. Ce qui semble à ce jour être un record pour un encadrement dans ce massif.
Répondre à la demande d'un groupe constitué fait partie de ces petites choses qui facilitent la vie.
Je vous laisse imaginer, 14 jours pour le Makay, puis direction le sud pour 5 jours en pays Vezo. Vous en pensez quoi ?...Moi je dis: " c'est la cerise sur le gâteau ".
Et quel gâteau? Le Makay, rien que cela.

Revenons sur le trek à proprement parlé (vous pouvez retrouver les informations sur le pays Vezo ICI).
Mon dernier passage date de l'année dernière et ce n'était pas pour un encadrement, mais pour une exploration afin de créer un vrai voyage d'envergure. Je vous laisse retrouver ICI et LA, ce qui m'a permis d'écrire un article dans Trekmag.
Cette année, pour des raisons d'organisation (fin du voyage en pays Vezo) j'ai débuté le trek par le nord du massif. Et bien au final,  je dois avouer qu'il est tout à fait possible de parcourir le massif dans les deux sens.

Pour les plus attentifs, j'avais programmé 13 jours et non 14, à mon retour d'exploration. Et puis en étudiant un peu plus le parcours, j'ai découvert dans une partie légèrement excentrée du massif, une région qui semblait particulièrement riche en lacs. L'itinéraire a donc été remanié en conséquence afin de pouvoir profiter pleinement de toutes ces étendues d'eau.
Malgré les informations repérées sur les cartes, il a bien fallu se rendre à l'évidence : le premier lac était vide; le second lac, pas mieux...La tension est montée d'un cran, et puis d'un seul coup, un beau lac, qui plus est, un lac avec un crocodile, le bonheur tout simplement !.




Un second lac nous propulse au cœur de cette nouvelle parcelle du Makay. Une grimpette aisée nous permet de dominer ce lac, pour une vision d'ensemble...et la découverte de pas moins de 10 autres lacs. Tous différents (forme, couleur, emplacement..), ils hébergent une grande quantité d'oiseaux, et bien entendu des crocodiles. Nous en compterons un minimum de 8, splendide !
Les traces dans le sable prouvent que ces braves sauriens se déplacent d'un lac à l'autre pour varier les plaisirs...ou passer le bonjour aux copains et parents du lac d'à côté ;-)






























Mais il faut quitter cette région pour poursuivre plein sud. Sur la carte rejoindre le camp après cette journée consacrée aux lacs, ne semble pas bien difficile : passer derrière le monticule en longeant le lac, et puis tout droit...
Ce que je peux aimer la théorie ! C'était sans compter sur : un champ de roseaux, une eau qui court dans un tapis de verdure, des sangliers qui s'ébattent dans la végétation...mais renoncer et rebrousser chemin n'était pas au programme de ce jour.
Et c'est donc parti pour une heure à l'Indiana Jones, dans la bonne humeur et la franche rigolade. Les phrases les plus fréquentes furent :

• " c'est par où..."
• " vous êtes où..."
• " je ne vous vois plus..."
• " oui par là..."
• " c'est bientôt la fin..."

Si, si c'est bien par là...

Puis retour au sable, et au camp après une journée bien chargée en émotion.

Un feu de brousse, complètement inutile dans ce petit coin de paradis, nous accueillera à notre arrivée pour un véritable feu d'artifice qui durera toute la nuit. Mais je le répète, complètement inutile et incroyablement destructeur !

Le feu est beau de nuit, mais d'une grande nuisance...

Pour ce qui est du reste du parcours, ce fût un enchaînement ininterrompu de canyons au sable blanc, de rivières qui courent, de montagnes aux points de vue panoramique, de végétation luxuriante, où il est bon de se laisser perdre...mais pas trop tout de même ;-).

Un autre épisode qui restera tout de même dans les mémoires, " la rencontre " avec une plante que je connais hélas trop bien : le poil à gratter local.
Dans un labyrinthe de fougères, palmiers et Pandanus en tout genre, j'ai dû ouvrir l'itinéraire en forçant le passage dans ce mur vert où je n'ai pas vu ce poil à gratter. J'ai dû en secouer plusieurs gousses...ses poils très volatiles se sont immédiatement répandus dans l'air recouvrant bras et jambes de ceux qui me suivaient...Vous auriez dû nous voir à l'arrêt essayant de résister à la démangeaison comme des zombies paralysés sur place. Mais bon, au final, la douche du soir au bord d'un petit ruisseau a tout réglé et tout est rentré dans l'ordre. Par contre hors de question de remettre le même tee-shirt le lendemain...
Les composants chimiques responsables des démangeaisons sont la mucunaïne, une endopeptidase, enzyme très irritante, et la sérotonine, donc maintenant méfiez-vous...

J'espère repartir dès l'année prochaine, Mai 2014, pour continuer à explorer ce massif avec vous. L'itinéraire est splendide, mais il reste encore beaucoup de secteurs à explorer...

Les nouvelles images qui correspondent à ce voyage sont ici : Makay - Juillet 2013 -

Laurent








Cette année, beaucoup d'oiseaux furent observés, il faut dire que j'avais de fins connaisseurs et passionnés. Je vous fais donc parvenir la liste exhaustive des espèces que nous avons pu observer. Au fait Henri, je n'en peux plus de voir ton faucon de Newton ;-)

En voici la liste :

Anhinga d'Afrique - Héron Pourpré - Milan noir - Faucon de Newton - Polyboroïde rayé
Caille de Madagascar - Pintade mitrée - Gravelot à triple collier - Ganga masquée
Inséparable à tête grise - Tourterelle à masque de fer - Coual Bleu - Coucal malgache
Coucou malgache - Perroquet Vasa - Petit Duc de Madagascar - Martinet des palmes
Guêpier de Madagascar - Martin pêcheur de Madagascar - Corbeau Pie
Engoulevent de Madagascar - Huppe fasciée - Martin triste - Souimanga angaladian
Souimanga malgache - Dyal malgache - Merle de roche de Benson
Gobe mouche de Paradis de Madagascar - Alouette malgache - Bergeronette malgache
Bulbul noir - Drongo malgache






Une dernière chose, nous avons eu la chance de tomber nez à nez avec un boa. Lequel ? Pas si simple de les différencier, car deux espèces cohabitent sur l'île :

• le Boa de Duméril (Acrantophis dumerili)
• le Boa de Madagascar (Acrantophis madagascariensis)

Leur différenciation n'est pas aisée, pour reprendre l'avis des connaisseurs : " Physiquement, ces deux boas se ressemblent beaucoup. Le boa de Duméril présente, à la naissance, des taches dont le rose s'atténue rapidement. Les adultes ont une livrée (peau) aux tons de brun, ocre, orange et vert olive avec des taches foncées aux motifs compliqués. "

Je vous laisse donc juger sur pièce :