Trek Langtang - Gosainkund - jour 6 -

Jour 6 : Kanjing Gompa (si si...)

Ce fond de vallée est vraiment splendide, je reste donc une journée de plus.
Aujourd'hui, j'essaie donc de rejoindre la kharka de Langchesa, l’embranchement qui conduit au col de Tilman.
Pour ce qui est du col, mes amis Népalais m'ont demandé d'y renoncer pour cette année (idem pour celui de Kangja). Il y a vraiment beaucoup trop de neige. Un groupe a essayé et a dû rebrousser chemin, ils avaient de la neige jusque sous les bras.
Étant seul, personne n'est vraiment ravi que je veuille y aller. Je m'accorde cette journée pour jeter un coup d’œil puis prendre ma décision. Ceux qui me connaissent savent très bien que je ne renonce pas facilement...




Pour rejoindre la dernière kharka avant celle du camp de base du Morimoto, il suffit juste de remonter la vallée en suivant les yaks au pâturage, puis de rejoindre le front d'une belle moraine et de la contourner...
Cela demande tout de même 4h00 pour arriver au col du flanc de la moraine, avec un gain d'altitude de seulement 150m. Même si je trouve cette matinée un peu longue, une fois arrivé à ce col, le spectacle est tellement monumental que j'en oublie l'horaire.
Les loungta sont en si grande quantité qu'ils donnent l'impression de décorer littéralement la vallée. Les couleurs tranchent avec le blanc des sommets enneigés et des glaciers. Le vent joue avec les drapeaux, il dissémine au loin les prières qu'ils contiennent.
La kharka est en contre bas, les darchok sont aussi de la partie, alors autant choisir ce lieu pour faire la halte de midi. Ces darchok matérialisent l'entrée de la vallée qui conduit au col de Tilman. Mais au vu de ce qui m’attend, j'ai tout de même peur que ce ne soit pas une bonne idée de tenter de franchir ce col, ce sera pour une prochaine année...



Pour rentrer à Kanjing Gompa, je n'ai pas vraiment de choix, ce sera par le même chemin. Mais tout semble plus facile aujourd'hui, c'est la seconde journée sans le gros sac et je vais finir par m'y habituer...
Les vues sont différentes dans ce sens (oui, je sais, c'est évident;-), j'ai l’impression de redécouvrir la vallée. Il faut à nouveau franchir cet étrange tronc glacé qui remplace le pont disparu. Il ne faut pas hésiter à jeter une poignée de sable pour passer sur la glace qui le recouvre, sinon : baignade assurée !
Retour à la guest-house pour un repas de pommes de terre, bios bien évidemment...


Où comment finir trempé...



















J'attends le retour de deux amies Chiliennes qui sont aussi hébergées chez Sunrise et je pars avec Trinidad goûter les gâteaux de Dorje (Sofia reste à la guest-house...). C'est un malin ce pâtissier. Hier sont arrivés quelques groupes de Français, il a donc confectionné une belle tarte tatin. Lorsque des groupes d'Allemands arriveront, ce sera un apfelstrüdel, etc...Mais il faut avouer qu'ici ces gâteaux sont tout simplement divins, un vrai café en prime et nous sommes ravis. Pour moi ce sera une tarte tatin et pour Trinidad, un gâteau au chocolat...
Retour à la guest-house pour le coucher de soleil et pour goûter un nouveau plat local que je ne connaissais pas. Mais non, je ne fais pas que manger...Mais l’altitude ouvre l'appétit, c'est bien connu.
Au menu ce soir, le " chocho " (pas vraiment sûr de l'orthographe), une galette de sarrasin avec comme sauce, un fromage liquide (plutôt ancien), du piment et cette épice que j'affectionne particulièrement le timur, le tout accompagné de chang chaud (alcool à base de riz). Après le troisième verre, ce chang devient vraiment très bon...













Pop-corn et brandy pour conclure cette soirée...C'est avec plaisir que j'écoute Norbu dérouler le fil du temps. La convivialité et cette facilité pour communiquer restent l'apanage de ces petites guest-houses, qu'il devient rare de trouver.
Les langues se délient autour du feu. Il nous raconte son enfance (47 ans) dans ce lieu qui est devenu un nid de guest-houses. Avant, on y trouvait une immense kharka, avec quelques champs de moulas (radis blancs succulents).
Norbu trouve la vie actuelle difficile, mais il ne regrette pas spécialement le passé : pas de chaussure, des vêtements faits maison, des périodes de froid intense. Une époque où il ne parlait pas népalais et encore moins anglais...

La soirée s'achève doucement, je rejoins une dernière fois ma chambre, l’alcool m'aide à trouver rapidement le sommeil. Demain sera un autre jour...

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