Trek Langtang - Gosainkund - jour 10 -

Jour 10 : Chyolang Pati - Gosainkund

Vous vous rappelez, il y a deux jours, je vous avais parlé des cirrus qui venaient d'apparaître, signe annonciateur d'un changement de temps. Eh bien, je ne m'étais pas vraiment trompé...
Les nuages arrivent rapidement, engloutissent le massif des Annapurna et celui du Manaslu, suivis par ceux des Ganesh et du Langtang. Les nuages qui arrivent du sud remontent à toute vitesse vers la barrière de l’Himalaya. Seuls les sommets du Tibet sont pour l'instant épargnés, mais pour combien de temps ?

Je quitte la guest-house par un sentier qui me conduit rapidement à la rencontre des suivantes, celles de Chautara. Elles ne sont pas vraiment accueillantes par ce temps couvert...
Et puis lorsque le gérant se mouche dans ses doigts et dépose tout sur la porte d'entrée, c'en est fait, je passe mon chemin...pas de thé ce matin !



Je suis maintenant sur l'un des itinéraires qu'empruntent les pèlerins qui rejoignent en août la source sacrée des lacs de Gosainkund. Avant mon départ pour le Népal, Frank Charton a publié dans le Trekmag n°151 un article sur ce pèlerinage. Vous savez ce qu'il vous reste à faire...
Cette voie de pèlerinage est large, aménagée de plates-formes qui servent de camps intermédiaires, avant de rejoindre les lacs.
Bien avant ces derniers, un chorten et un temple hindouiste situés l'un à côté de l'autre servent de repères pour les pèlerins.



Trente minutes de plus et me voici prêt à choisir l'une des guest-houses de Gosainkund pour y passer la nuit. Le choix est assez limité. En fait il n'y en a que 4. Au final chacune des guest-houses offrent une faible capacité d’hébergement, ... Après trois échecs, seule la dernière veut bien de moi. J'ai failli continuer mon chemin et franchir le col aujourd'hui...Il est vrai que je suis arrivé de bonne heure, mais je voulais en profiter pour me balader entre les lacs.
Cette guest-house est un vrai courant d'air, les rideaux se gonflent à l'intérieur de la salle à manger, la soirée risque être sympa, je pense ;-).



Le repas de midi est vite avalé, direction les lacs pour une balade photographique. Le soleil joue avec les nuages qui deviennent de plus en plus menaçants. Je sens que je vais encore prendre la neige... Et voilà, elle est là !




Tout le monde se carapate dans la guest-house en essayant d'être au plus près d'un poêle qui ne rayonne pas. Et c'est parti pour le jeu des chaises musicales. Un passage dans sa chambre ou aux toilettes et l'on se retrouve loin de la source de chaleur...malheur au perdant ;-).

Un groupe russe bien sympa a colonisé l'endroit. Le père qui a fait sa thèse de physique en France veut à nouveau mettre en pratique le français qu'il a appris. Nous entamons une discussion sur la France puis sur leur voyage au Népal.
Je trouve l'encadrement de ce groupe un peu juste, cela ressemble beaucoup plus à une caricature qu'à autre chose. L’équipe est composée de trois personnes (pour 7 clients) mi-guides mi-porteurs, habillées trop légèrement en jeans et blousons de cuir. Trois garçons qui ont vraiment froid et qui n'ont d'autre solution que de squatter le poêle. Trois jeunes avec un niveau d'anglais au moins égal à celui d'une marmotte et qui meublent la journée avec l'éternel Sempiriri.
Je trouve vraiment dommage que certaines agences de Thamel ne fournissent pas un encadrement ayant reçu un minimum de formation.



Comme je l'ai écrit précédemment, ces guest-houses sont celles du parc national du Langtang. Les gestionnaires ne sont pas tenus de les rénover. Je me prépare donc pour une nuit bien fraîche dans ma chambre (-2°C), à 4380m. Cela me rappelle ma tente.
Je remonte le curseur de mon sac de couchage...On verra bien demain. 

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