Makay, un voyage qui se mérite...

Pour décrire un voyage dans le massif du Makay, je pense sincèrement qu'il faudrait inventer un superlatif pour le décrire. Çà, c'est fait...

Mais avant toute chose, encore faut-il atteindre ce massif. C'est loin d'être aussi facile. Le Makay, c'est vraiment un voyage qui se mérite.
Cette année, la barre a vraiment été mise très, très haute. Pour vous faire un résumé, j'ai vraiment pensé pendant un instant que l'on n'y arriverait pas. Juste un instant, car au final dans ces régions perdues tout finit par s'arranger. Fort heureusement !

Départ d'Antanarivo, nuit à Ansirabé, passage par Malaimbandy puis fin de l'asphalte, c'est le début de la partie Aventure...direction la piste. On prend nos 2 militaires qui vont nous protéger de...à vrai dire, je ne sais pas trop. Il semblerait que ce soit contre le Dahalo (voleur de zébus). Mais même mal coiffé, on ne ressemble pas trop à des zébus, que ce soit de loin ou de nuit.
Peu importe, il faut les embarquer.



Direction un village pour la nuit. Mais avant, il faut couper une large et belle rivière, la Sakana. Avant de la traverser, il faut effectuer un arrêt pour vérifier le sable qui doit supporter le poids de nos 4x4. Nous sommes en début de saison, peu de passages, le sable n'est donc pas encore bien stabilisé. Effectivement, un camion est complètement planté au milieu de la rivière.
C'est celui de la DDE locale, il parcourt la piste pour la réparer et aider les autres véhicules. Bon, et bien là...c'est la totale !
J'ai rarement vu un plantage aussi bien réalisé, la perfection, je vous laisse seul juge :



S'en suit, une belle série de photos et une bonne tranche de rigolade avec les chauffeurs et occupants de ce camion qui prennent tout cela avec le sourire. Il pense sortir le camion ce soir...
Allez assez rigolé, c'est maintenant à nous de passer, un peu à droite pour éviter le sable mou, nous sommes "super confiants".
Et beaucoup trop prévisible, le 1er 4x4 prend la même option que le camion et plonge dans les profondeurs du sable. Pousser, tirer, creuser...rien n'y fait la voiture est posée, elle ne peut plus bouger. La nuit arrive rapidement...ce n'est pas gagné !
D'un seul coup, on ne rigole plus, mais alors plus du tout...
Là, nous sommes dans une mauvaise position, et la nuit s'est installée.
Il faut trouver une solution, au cas où :

• Aller chercher des zébus pour tirer les véhicules ? Refus catégorique, nous pourrions les abîmer, ce serait une catastrophe.
• Partir demain en charrette à zébus ? Oui, pourquoi pas, mais elles sont déjà parties au marché et ne reviendront pas avant demain soir...galère. Et il faut au moins deux jours pour rejoindre le début du trek...
• Faire piétiner le sable par les zébus pour le stabiliser ? Mais cela ne sera possible uniquement après avoir sorti les véhicules de leur piège de sable. Personne n'y croit trop...

Elle ne bougera plus...

Allez il faut tout décharger, rive gauche.
Suite à une impulsion incompréhensible, la 2nde voiture se plante aussi, mais dans un autre endroit, encore pire que le premier. Qui plus est, elle est restée rive droite. C'est reparti, on reprend tout pour un transfert de l'autre côté...
Les chauffeurs du camion nous assurent qu'ils vont le sortir ce soir de la rivière. Ils ont réussi à soulever, l'une après l'autre, les roues du camion pour y placer des pierres et stabiliser le sol. Un vrai travail de titans, à peine croyable.
Peu importe, il faut faire la cuisine et préparer la nuit.
Et puis miracle, le camion démarre et dans un grand élan s'arrache du piège...il est sorti. Mais ils décident de rester et de nous sortir de ce faux pas.
Ils retournent vers la rivière en marche arrière, mais sur sol dur pour tracter la 1ère voiture avec un câble. " Remiracle " après plusieurs essais, elle est hors de danger. Ce sera un jeu d'enfant pour la 2nde. OUF !



Mais nous ne sommes pas du bon côté de la rivière...Ne reste plus que l'option : faire piétiner les zébus.
Au petit matin, une dizaine de zébus sont mis à contribution dans un ballet d'aller-retour, pour compacter ce sable. La confiance n'est pas de mise, mais il faut bien tenter quelque chose.


Et voilà, c'est fait, le camion s'élance...et traverse. Il revient à nouveau, maintenant c'est à notre tour.
Beaucoup de tension, d'angoisse, l’atmosphère est lourde, mais après un moment d'hésitation, les deux voitures franchissent la rivière.
Nous sommes débarrassés d'une gros souci, nous allons pouvoir continuer le transfert pour commencer notre trek.

Comme je vous l'avais dit : le Makay se mérite !
Pour la suite des images, c'est ICI.

Laurent