Cérémonie du Bilo, Makay

Une cérémonie du Bilo, ce n'est pas un rituel que vous pouvez voir tous les jours.
Alors lorsqu'elle se présente, autant en profiter.
Lorsque je vous dis que le Makay réserve de belles surprises...

Mais revenons au Bilo. Ce qui va être expliqué ci-dessous se réfère aux pratiques de cette région du territoire Bara. Elles peuvent être très différentes à l'autre bout du territoire. Voire ne pas correspondre entre ethnies qui les pratiquent : Sakalava, Betsileo...

Malgré une prédominance du christianisme, les rituels et cultes ancestraux se perpétuent. Faire appel à un sorcier, entretenir les cultes de la possession...est toujours d’actualité. Le Bilo, fait partie de cette dernière catégorie, au même titre que le Tromba. A la différence qu'avec le Tromba on instaure un dialogue avec un esprit extérieur alors qu'avec le Bilo on tente de l'extraire...



Dans la littérature, le Bilo est décrit comme un malade qui n'a pas pu être soigné et qui résiste à tous les traitements. Il est donc déclaré habité par un esprit malfaisant. Cette personne est donc perçue comme Bilo, c'est-à-dire " en danger ". Pour réussir à la sauver, il faut transcender cet état et l'élever au rang des ancêtres, en la plaçant sur une estrade fabriquée spécialement pour cette cérémonie.
Puis le Bilo choisit un zébu qui sera son alter ego. On confectionne une statuette à l'image du Bilo dans lequel sera transféré le mal. Si cela réussit, elle sera jetée dans une rivière...
La cérémonie dure une semaine, le malade dansant toute la journée, ne faisant rien et se plaçant sous la responsabilité des villageois.
En toute fin, un zébu est sacrifié, et son foie offert au Bilo. Les ancêtres ont été honorés, tout est rentré dans l'ordre.

La cérémonie qui se déroulait à Beronono était à peu près similaire. Je vous en donne les explications recueillies de vive voix auprès du chef du village.

Dans ce village, la jeune femme en transe résiste à la guérison, et c'est le guérisseur local qui la déclare Bilo.
Il y a bien une semaine de danses et de transes.
Le mardi (...), le Bilo choisit un zébu ou une personne pour devenir son Taimbilo, le fameux alter ego. On lui lave la figure ou la jambe, puis on récupère cette eau qui normalement a un pouvoir de guérison. Le Bilo par ses transes guérit les personnes malades du village qui viennent faire une offrande. Une fois reçu le présent, le Bilo est aspergé avec cette eau miraculeuse.
Le Bilo ne s'alimente pas si son Taimbilo n'est pas là.
Le samedi, fin du Bilo, il choisit une partie d'un zébu sacrifié pour l'occasion : bosse, foie, intestin ou cœur, qui sera cuit et mangé. Le village se réunit, tout le monde mange et boit ensemble, en plus des offrandes faites au Bilo.
En dehors de cette cérémonie, le Bilo a une " vie normale "...


Vous en savez donc un peu plus sur la vie à Madagascar.
Je vous offre cette courte vidéo pour vous mettre dans l'ambiance.

A venir......

Laurent