Lumix GM1 (Panasonic) - une alternative pour les voyages en autonomie?

Je viens de tester la possibilité de partir en trek avec un smartphone, mais la question sous-jacente est : quelle alternative aux matériels traditionnels pour un trek en autonomie ?
Quand je parle de matériel traditionnel, je veux dire celui que j'ai tout le temps avec moi en trek : Nikon D800, 24-70 f2,8, 70-200 f2,8 et de temps à autre le 14-24 f2,8.

Si je fais le calcul, pour le boîtier et les deux premiers objectifs j'obtiens : 3,44kg (1kg+900gr+1,54kg), ce qui commence à être sérieusement lourd lorsque vous avez un sac de 20kg sur le dos - pour une autonomie de 16 jours - à une altitude de plus de 5000m
Le même calcul effectué pour un Panasonic Lumix GM1, 12-35 mm  f2.8 et 35-100 f2,8, j'obtiens 815gr (204gr+305gr+306gr). A 5000m, cela fait une grosse différence. Si vous avez un doute, je vous invite à essayer...




J'ai donc arrêté mon choix sur ce Panasonic Lumix GM1, parce qu'avec son capteur assez grand et la possibilité d'utiliser des objectifs lumineux, cela le rendait apte à me suivre en trek autonome.
Bien entendu, certains me rétorqueront que d'autres boîtiers, comme le FujiX100, sont meilleurs. Oui, peut-être, mais je voulais des objectifs interchangeables et non fixes.
Je dois avouer que cela m'ennuie un peu de ne plus avoir mon 14-24 f2,8, mais parfois, il faut savoir faire des choix...

Et puis, c'est tout nouveau pour moi d'utiliser un boîtier hybride 4/3.
J'ai donc choisi de partir avec cet appareil lors de mon dernier voyage au Ladakh.
























Il est bien évident que je perds en taille de capteur et en nombre de pixels par rapport à mon Nikon. Mais ce capteur reste tout de même 9 fois plus gros qu’un capteur de compact. Il a donc un capteur suffisamment grand pour permettre de jouer avec la profondeur de champ et assez performant même en basse lumière.

16 millions de pixels, c'est largement suffisant dans la majorité des cas (et cela va permettre à mes DD de se reposer un peu ;-).

Avec le Panasonic Lumix GM1, il est tout de même possible d'opter pour un format 3/2, ce qui est le même ratio qu’avec un 24/36. Donc aucun changement sur le format de mes images. L'option " image carrée " est aussi possible, ce qui laisse une certaine largeur créative...

Pris en main, objectif monté, on se rend vite compte que le boîtier est tout petit, voir microscopique...
Le 12-35 mm  f2.8 monté m'oblige même à tenir l'ensemble par l’objectif et non plus par le boîtier, il faut s'y habituer. Toute nouveauté demande, comme à l'accoutumée, un certain temps d'adaptation.
Une fois la main gauche bien placée, les doigts permettant le réglage de la focale ou de la mise au point manuelle, il ne reste plus qu’à prendre des photos avec l'autre main...
Et je dois avouer qu'elle est bien occupée, elle aussi.
Avant de déclencher, il faut apprendre à utiliser l'écran tactile, car beaucoup de manipulations s’effectuent sur celui-ci.
Vous pouvez choisir votre zone de mise au point avec une grande précision et vous pouvez aussi choisir la zone de lumière référente. Cette option est vraiment magique, vous voyez directement le résultat sur l'écran, avant de prendre la photo. Qui plus est, vous pouvez déplacer ce curseur et voir les variations dans l'histogramme.

Un petit bémol, tout de même, cela fait beaucoup d'informations sur l'écran, ce qui cache partiellement certaines zones lors de la prise de vue...
Et puis, la manipulation n'est pas aussi simple que cela, il faut s'entraîner un peu avant de partir en voyage. De nouveaux réflexes à acquérir.



Pour le reste, on retrouve bien évidemment le réglage des ISO, la possibilité de changer l'exposition, la balance des blancs...
A droite de l'écran, vous retrouverez une molette qui permet de naviguer dans les menus et de changer certains réglages. Elle est très sensible, pas facile à manipuler avec de gros doigts (je parle pour moi) et pour la tourner, mieux vaut y aller avec l'ongle si l'on ne veut pas appuyer en même temps et déclencher de nouveaux réglages non souhaités. Je n’ose pas essayer avec des gants...
Comme dit précédemment, il faut s'entraîner un peu.

Sur le dessus, 2 molettes. A droite, les modes classiques (P, A, S, M...et quelques modes plus exotiques ou artistiques), à gauche une molette avec trois options plus une fonction Fn1.
La fonction Fn1 est par défaut reliée aux possibilités du WIFI (déclenchement par smartphone, envoi des images...), donc ce n'est pas une priorité pour moi en trek autonome. Il va falloir d'ailleurs que j'y regarde de plus près pour changer ce paramétrage, ISO rapide par exemple...
Mais ce qui est plus intéressant c'est l'option MF, qui permet de tout débrayer comme lors de la prise d'images de nuit (Voie lactée...).

Il y a aussi un flash, mais avec les objectifs que j'ai montés...pas très pratique.



Que du positif ?

Hélas, non, nous ne vivons pas dans un monde parfait. Je vous l'ai déjà dit, tout n'est que compromis.
En plein soleil, on ne voit plus rien sur l'écran...il va falloir changer cela à la version 2...ou alors avec le futur GM5...
L'écran est très flatteur et je trouve les bleus trop denses et dans certaines conditions il y a une belle dominante magenta.
Le point noir pour moi : la faible capacité de la batterie...ne pas compter plus de 250 photos avant de l'avoir vidée. Pour réaliser un timelapse...c'est un peu juste. Il va donc falloir se pencher sur des batteries compatibles un peu plus puissantes, à suivre...

Bonus :

Ce qui n'est pas visible sur les photos : le focus peaking. Système qui met en évidence sur l’écran les zones du plan de netteté, très efficace lors d'une mise au point manuelle. Mais inutile à une grande profondeur de champ.

Sinon, un poids plume pour un résultat de très bonne qualité. Même monté avec un 12-35 mm  f2.8, j'arrive tout de même à le mettre dans ma poche (elles sont grandes).
On peut atteindre sans trop de soucis les 1600 ISO avec le GM1, sans voir sa photo trop altérée par un bruit franchement disgracieux. Le prochain modèle sera-t-il exploitable à 3200 ISO, pour des temps de pose plus courts en photo de nuit ?

Je vous offre quelques images avant la galerie qui sera consacrée à ce dernier voyage au Ladakh.




























Laurent