Corse GR20: passage par l'île de beauté

GR20, itinéraire mythique ?

Je dois le concéder...OUI. Ce GR reste d'une grande beauté. Que ce soit la partie Sud, plus accessible, ou la partie Nord beaucoup plus accidentée et beaucoup plus alpine. Ce parcours né en 1970 a subi quelques remaniements mais dans l’ensemble il a gardé l'esprit de ses créateurs.

Le plus difficile d'Europe, oui et non. En effet, il n'est plus obligatoire de nos jours de le faire en autonomie complète, les refuges existent et le ravitaillement est possible.



Les Pozzi, sous la crête de Pietradione


Si l'on veut garder le concept de base, avec boîtes de conserves, gros sacs et gros mollets...alors oui le GR20 est très difficile. Mais si l'on profite des aménagements il redevient plus humain.

Par contre, là où j'ai un peu de mal, c'est sur la tournure que prennent les rencontres sur le GR20. Je m'explique...



Dans la mouvance du trail puis de l'ultra-trail, on rencontre souvent le soir de petits groupes qui nous expliquent qu'ils ont triplé les étapes, avec dans leurs yeux l'attente de notre approbation. Pour moi c'est tout faux.

Faire le GR20 en 6 jours n'a rien pour m’impressionner, mais alors rien du tout. Le record a été atteint en moins de 33 heures (32 Heures, 54 Minutes et 2 secondes pour être exact)... alors il y a de la marge.

Ok pour tripler les étapes, mais lorsque l'on propose de belles variantes pour découvrir l'âme du GR20, la réponse est toujours la même: " euh...non, nous on suit les marques blanches et rouges... on a pas de cartes avec nous! "


Quelle misère, se limiter à courir pour impressionner son cercle restreint d'amis sans penser à découvrir la montagne Corse... Vive le lyophilisé... à bas le saucisson et le fromage Corse.
Surtout, ne pas prendre le temps de découvrir les beautés de tous les lieux magiques dont foisonne le GR20, zapper les sommets environnants car pas sur le GR20, ne considérer les gardiens de refuges que comme un personnel nécessaire... du gâchis que tout cela.




Si vous preniez le temps de vous coucher un peu plus tard, de boire un alcool de myrtes en écoutant les histoires de ces habitants des montagnes, de finir la soirée aux sons d'un chant Corse...Vous découvrirez dans ce cas là Jean-Louis, Francis, Charlie, Noël et ses fromages, les muletiers qui alimentent régulièrement ces refuges et qui sont fiers de leur métier.

Les variantes du GR20 ne dénaturent en rien celui-ci, mais au contraire étendent son aura. Un petit sommet par ici, un passages aux Pozzi par là, un passage aux bergeries de Grotelles en descendant du Rotondo n'ont jamais fait de mal à personne mais permettent de rendre hommage à cette splendide montagne Corse qui mérite d'y consacrer du temps. Que visiblement certains n'ont pas, ou ne veulent pas se donner... les "twitters du GR20". Tout dans l'instant!




Un discours obsolète... certainement, mais un discours d'amoureux de la montagne. Les belles choses méritent un arrêt pour en ressentir toute la valeur. Une sieste dans un lieu magique n'a jamais fait de mal à personne...


Cette année, début juin a été très arrosé, de vrais seaux d'eau se sont déversés, transformant les sentiers en torrents. C'est comme cela, mais malgré tout, je ne regrette rien. J'ai même en réserve un circuit de 21 jours qui ne délaissera rien de ce splendide itinéraire, mais il faudra être en partie en autonomie...on en reparle en Juin prochain.
Une météo difficile mais de belles ambiances

Un retour aux sources, dans la ligne de Jean Angelini, certainement celui qui a donné ses lettres de noblesse à la randonnée Corse.