Trek corridor forestier (Madagascar) - Jour 23 Martine

Pic Boby...voyage réussi. Beaucoup d’efforts, mais que de souvenirs...

Et voilà, le 23e et dernier jour de trek, et non des moindres, puisque je vous emmène en haut du Pic Boby, de son vrai nom Pic Imarivolanitra à 2658m !
Lever à 5h45 heures ce matin, Brrrrrrrr il fait froid ! Le thermomètre indique -20 degrés. Je prends un copieux petit déjeuner : vary chouchou toujours au caramel au beurre salé, les pieds dans le feu de bois ! Ben oui, je vous rappelle que cela fait exactement 23 jours que je passe les pieds dans l’eau et c’est une chose à laquelle je ne m’habitue pas, enfin toujours pas, et encore moins à 2050m d’altitude.
Mes pieds sont légèrement frigorifiés, et j’ai bien du mal à les réchauffer ! Allez courage Martine, maintenant, il faut enfiler tes chaussures gorgées d’eau !




Le temps est clair, pas un nuage dans le ciel. Avec la brume l’ambiance est magique.
Je retrouve Laurent, Andreas et Sylvain qui sont déjà prêts, nous serons donc 4 à monter le Pic Boby ce matin. Nous quittons le camp de base à 6h30 par un sentier facile à travers une végétation dense, avant d’attaquer l’ascension par un escalier aux marches de pierre complètement inégales.
Ça y est, le soleil pointe le bout de son nez et commence déjà à me réchauffer et ça fait vraiment du bien. La journée s’annonce ensoleillée, juste inimaginable après les 2 jours de pluie précédents ! La récompense de nos efforts ?
On longe la paroi de la barre rocheuse (le Pic Boby se trouve derrière la barre rocheuse) pour atterrir sur un plateau, une sorte de vallon rocheux où se trouve un sentier prolongé par-ci par-là par une allée de dalles. On accède au Pic Boby par la gauche, avec une montée finale dans les rochers. Par des escaliers faits de pierre, creusés dans la roche ou en escaladant les rochers en granit (pas glissants).







Après deux petites heures de marche, nous atteignons enfin le sommet. La vue à 360° du Pic Boby est magnifique, absolument impressionnante sur les sommets granitiques et les vallées environnants.
Un pur décor de montagne qui donne l’impression d’être en haute altitude, malgré les seulement 2658m de ce deuxième point culminant de Madagascar.
Le pic se situe sur une belle arête qui constitue une barrière climatique naturelle sur laquelle les nuages venant de l’Est viennent se blottir pour déverser leur eau.
Je profite de la vue, un tel spectacle rend humble. Je suis émue. Nous avons réalisé notre objectif : la traversée du corridor forestier… avec cerise sur le gâteau, l’ascension du Pic Boby. Le voyage est terminé, enfin presque, je suis prise de nostalgie, les images défilent dans ma tête : sourire des villageois, caméléon, arbre du voyageur, pirogue, mon premier steak de zébu, pamplemousses, ananas, bananes, rizière, forêt primaire, sangsues, cours d’eau… Madagascar, une terre qui m’a marquée !
Tous ces moments que nous avons passés dans le corridor forestier, tous ces instants que nous avons partagés avec les villageois perdus au milieu de nulle part me paraissent déjà loin et j’ai l’impression de ne pas avoir su en profiter pleinement…




J’ai envie de repartir en sens inverse, juste pour rester quelques jours de plus.
Il est temps de redescendre. Une descente en courant, je déconne : 1h30 top chrono ! Je cherche des yeux Laurent et Andreas, mais ils sont loin devant moi. Je prends le temps de prendre des photos en chemin…
Lorsque j’arrive au campement, Laurent a déjà démonté sa tente, à mon tour, je démonte la mienne. Puis, on se prend un thé avec des barres de céréales au soleil. Que du bonheur !
Sur une idée du chef (et quand le chef a une idée en tête…) et après discussion avec Sylvain, on regagnera Antanifotsy, l’entrée du parc, par un autre circuit que celui d'Imarivolanitra. Ben oui, Tekenessi n’aime pas les aller-retour, Tekenessi préfère une journée en boucle et puis tant qu’à être là, autant en profiter un max : nous décidons donc d’emprunter le circuit Diavolana. Soit environ deux heures de marche supplémentaires. Et c’est parti, en route pour Antanifotsy ;-).
Dans un premier temps, on traverse un vaste plateau de prairies alpines, qui longe la barre rocheuse puis une petite montée nous conduit au milieu des roches aux formations étranges parsemées de petites oasis. Sublime !



 
Le parc dévoile l’exceptionnelle richesse de la faune et de la flore endémiques de Madagascar.
Vers 13h30, on pique-nique sur une aire prévue à cet effet au milieu des rochers - une belle vue.
De là, nous descendons de l'autre côté du massif par un sentier parfois composé d'escaliers en rocher (aux marches toujours irrégulières), avec une vue plongeante et panoramique sur la vallée où nous étions hier matin. Avec entre autres, les cascades Femelle et Mâle…
La fin du circuit se situe au pied de la descente, près d’un cours d’eau, pas loin de l’aire de pique-nique d’hier midi.
On reprend la piste d’hier pour rejoindre Antanifotsy où nous passerons la nuit dans une maison excentrée du village.
La pression tombe, on se relâche, c’est la fin du trek.




Le lendemain matin, c'est grand beau temps mais, on doit partir....

Fin du périple...

Martine