Trek corridor forestier (Madagascar) - Jour 13 Laurent

La nuit a été très ventée, mais ce matin le ciel est complètement dégagé. Il ne reste plus qu’à descendre dans les cultures pour rejoindre la rivière de Sandragnaty.
En perdant de l’altitude, les grains de café changent de couleur. C’en est fini des fleurs, voici les premières graines rouges. La récolte se rapproche.
Aujourd’hui, je suis au ralenti, une impression de ne pas avancer. Peu importe, ce doit être une petite journée. Jour après jour, les parasy (puces) m’auraient vidé… je blague.





Les pirogues réapparaissent le long du gros sentier qui longe la rivière. Quelques hommes en retard transportent les derniers bidons de rhum. D’autres ont encore quelque chose à faire avant d’être prêts pour la fête nationale. Alors que certains ont tellement goûté leur cuvée qu’ils finissent par la transpirer. Le bonjour est incertain pendant que leurs yeux cherchent l’interlocuteur…
Les jeunes femmes sont toutes en beauté, juste un peu de couleur et elles rayonnent. Pour les jeunes garçons, c’est une autre affaire. D’abord trouver la coupe à la mode, puis c’est casquette, short et t-shirt de foot. Un dernier détail qui a son importance, avoir une boîte à musique pour un groupe. Un cube venu de Chine, avec un emplacement pour une carte SD ou une clé USB. Une enceinte, des graves perdus dans la nature, des aigus saturés… un vrai bonheur pour les mélomanes.
Les vendeurs ne sont pas nombreux et les cartes SD débordantes de musique ne sont pas pléthores. Nous passons donc d’un groupe à l’autre avec au final la même musique. Dans ces conditions, il n’est pas simple de s’extraire du lot.




Quelques girofliers viennent embaumer le sentier. Dans un virage, le village d’Ikongo apparaît, notre destination. Il est vraiment proche, une journée courte comme prévue. Il doit rester 45’, et nous n’avons marché que 3h15. Mais je suis lessivé. Nous décidons de faire le pique-nique sous les caféiers, au bord de l’eau, tranquille.
Mais c’était sans compter sur la sono qui nous arrive jusque là. Peu importe, c’est la fête, alors autant en profiter…
Ikongo, vient de Kongo : punaise, non ça c’était avant !!!
30’ pour arriver dans ce gros bourg où règne une certaine agitation. Beaucoup d’échoppes ouvertes avec tout ce que l’on veut manger ou boire. Certains l’ont bien compris, musique tous les 100m, bonne ambiance…
C’est parti pour une grande lessive, pour tuer une fois pour toutes ces puces et direction la fête pour participer…La chaleur est bien présente, nous sommes redescendus à 247m. Il faudra remonter dès demain. Mais d’abord la fête, repas en conséquence, zébu mariné au gingembre et fruits au menu.




Direction la ville pour profiter de la fête. Mais elle a perdu d’un seul coup son effervescence. Les magasins se sont fermés, seuls restent les bouchers qui cherchent à écouler leurs dernières cargaisons de viande. Quelques enfants jouent à un jeu de dés. Je ne comprends pas bien les règles, mais le résultat semble prédictible. Ces dés sont taillés dans du bois, tout de travers et au final pipés. Peu importe, les billets sont sortis et à chacun de miser selon sa croyance en sa chance…



Une clameur monte du fond du village, une rencontre de football bat son plein, les deux équipes s’affrontent sous les encouragements du public. Madagascar ne s’est pas qualifiée pour le mondial 2014, mais ici personne n’y pense, seul compte le match.

Fin du jour 13... Jour 14

Laurent