Trek corridor forestier (Madagascar) - Jour 23 Laurent

Pic Boby...voyage réussi. Beaucoup d’efforts, mais que de souvenirs...


Dernier jour pour ce trek d’anthologie, et ascension du Pic Boby, le sommet le plus haut accessible de Madagascar. Le plus haut tout court est le Pic Maromokotra qui s'élève à 2 876 m. Le pic Imarivolanitra anciennement Pic Boby est prévu pour mesurer 2658, ne reste plus qu’à vérifier tout cela…
Boby, pourquoi ce nom ? Il doit son nom occidentalisé à un groupe de géologues qui le gravit en 1956 accompagné d'un chien. Il fut décidé que le sommet porterait le nom du premier à l'atteindre, et bien sûr ce fut le chien Boby qui remporta la course !
Il fait très froid ce matin avec l’altitude, c’est givré, mais heureusement le soleil pointe vite le bout de son nez vers 6h45 et commence à nous réchauffer. Il ne faut pas oublier que les chaussettes et chaussures sont toujours trempées, un régal, je vous le dis !





Peu importe, le ciel est dégagé et le soleil nous revitalise, éclairant les tours monolithiques de granit. Des milliers de tonnes de roches ont été transportées pour construire les 3000 marches qui donnent accès au pic. Une bonne partie de l’ascension s’effectue par des escaliers, souvent raides. Mais la progression est rapide. Les Helichrysum agrémentent le paysage de roche, alors que de petits cours d’eau s’insinuent dans le granit. Le paysage est herbeux et lunaire, mais magnifique.


Le sommet est atteint rapidement en 2h00, la vue est un panorama à 360° où commence à se former la mer de nuages dans la plaine et les contreforts du massif. On distingue très bien la grande dorsale formée par le corridor forestier que nous avons suivi durant 22 jours.
La descente est rapide, nous sommes pressés de boire un bon thé chaud au camp.
Après une courte discussion, il est décidé que nous emprunterons un autre circuit pour rejoindre le point de sortie du parc. Une grande boucle plus à l’ouest, pour découvrir un peu plus de ce parc singulier.
Il faut longer les grandes sentinelles de granit dans des prairies baignées par le soleil. Un petit col et le paysage change du tout au tout. La roche domine, ce qui est tout de même assez nouveau puisque nous avons passé 22 jours entre cultures et forêt. Cet élément minéral avait complètement disparu de notre univers. Ici, la roche est usée par l’eau qui a formé un réseau dense de ruisseaux, vasques et petites retenues. La végétation s’épanouit à 2200m, et ponctue la progression de taches vertes. Tout est nouveau pour nous et très esthétique, même si le soleil nous boude un peu derrière de gros cumulus.




Il ne reste plus qu’à descendre vers notre dernier camp en contrebas. Il est déjà visible et paraît si loin…
Une crête permet d’avoir une dernière vue sur les sommets ainsi que les cascades que l’on avait aperçues hier dans le brouillard.
Le versant nord de cette crête nous offre un panorama gigantesque sur les vallées baignées de soleil. Encore quelques photos et il faut attaquer le dernier raidillon d’escaliers.
Un rapide passage par une fête locale qui se termine, avant de croiser quelques touristes qui semblent bien propres. Ou devrais-je dire que c’est nous qui sommes bien crottés, avec tous ces jours passés en forêt.



Peu importe, emportés par notre élan, nous atteignons notre dernier lieu de campement. Ce sera finalement dans une maison, pour la dernière nuit. Les tapis de sol sont déroulés sur le sol et les sacs de couchage les rejoignent sous les bons auspices de Marie, Avril Lavigne et de jeunes jumeaux chinois qui font un peu peur. Je ne vais pas critiquer la décoration, nous sommes si gentiment hébergés.




Ici, il n’y a pas de ravitaillement possible, nous ne trouvons rien, ni œufs, ni brèdes…rien. Ce sera un repas simple à base de riz avec l’équipe dans une pièce enfumée, comme d’habitude… mais le dernier. Car normalement demain débute le transfert pour un retour sur Antanarivo. Tout voyage a une fin, même celui-ci, qui fût une sérieuse aventure. Vous pouvez me faire confiance !!!

Fin du voyage... Conclusion.

Laurent