Trek Tsingy Bemaraha 2015 - partie II/III - Le Parc National

Nous voici donc arrivés au cœur des Tsingy. Pour être plus précis, nous sommes dans la partie la plus connue des Tsingy, celle du Parc National.
Il recouvre une partie sud et ouest du plateau de Bemaraha. Il est scindé en deux, la partie la plus au nord étant réservée à la recherche scientifique. Celle du sud étant aménagée, nous pouvons la visiter.
Il a été déclaré site du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1990.

Les Tsingy se présentent comme de véritables cathédrales de calcaires et se sont constitués d'un réseau très dense de failles, de crevasses, de surfaces de blocs calcaires sculptés en lames ou en aiguilles acérées. Un univers spectaculaire de lapiaz où les dolines et les avens qui le trouent ont su créer des sanctuaires pour la forêt sèche de l'ouest.


Cette roche calcaire s'est formée à partir des coquillages et squelettes des microalgues et animaux marins il y a 200 millions d'années. Un bouleversement géologique (il y a 5 millions d'années) a fait remonter à la surface ce plateau calcaire. Par la suite, il a été façonné par l'eau de pluie.

Historiquement, les Tsingy ont servi d'abri pour les " Vazimbas ". Les Vazimbas sont, selon la tradition orale malgache, les premiers habitants de l'intérieur de Madagascar. Leur histoire se délite avec l'arrivée de la période féodale, au début du XVIe siècle.

Ce sont eux qui ont donné les noms locaux de Bemaraha et Tsingy.
Bemaraha signifiant : " Là où il y a beaucoup de pointes ".
Tsingy : dérive de " mitsingitsigina " qui peut se traduire par " marcher sur la pointe des pieds ".



Il est aisé de trouver des images plus ou moins spectaculaires sur cette érosion calcaire très particulière. Mais les Tsingy ne sont pas seulement une forêt de pierres acérées. A l'origine de son aménagement, nous retrouvons le spéléologue Jean Claude Dobrilla.
Qui dit spéléo, dit grotte...

En dehors des points de vue et des zones aménagées au sommet du massif, il existe aussi un incroyable réseau de grottes et de boyaux tortueux qui permet de visiter la face cachée des Tsingy.
Mais attention, le parc précise : déconseillé aux claustrophobes...

Vous devez absolument visiter cet ensemble de circuits aménagés. Les Tsingy sont une alternance de roches, grottes, forêts, il faut donc prendre le temps de les découvrir dans leur globalité.
Je vous invite à prendre les options les plus longues en mixant les différents circuits proposés pour partir à la journée.
Vous verrez, un petit pic-nique bien caché au fond des Tsingy, c'est tout de même une aventure à vivre.
Les aménagements vous permettront de passer d'une faille à l'autre, pour les grands Tsingy. Du matériel spécifique (fourni pas le parc) est nécessaire. Par contre, dans les petits Tsingy la mise en place d'aide ne nécessite pas les baudriers et autres longes.
Pour les plus motivés, il y a le parcours de Belona, qui est partiellement abandonné, car loin de l'entrée du parc.
Ne vous inquiétez pas, il sera très certainement inclus dans le nouveau voyage des Tsingy de Tekenessi. A suivre...




Croyez-moi sur parole, il faut absolument passer un peu de temps dans les portions aménagées du parc. Mais, ne vous contentez pas des tout petits circuits, faites confiance à votre guide et prenez les options les plus longues, celles qui vous plongeront au cœur de ce labyrinthe.


Les Tsingy sont aussi un refuge pour une faune et une flore endémique, des lémuriens en passant par les oiseaux. Des grenouilles aux essences d'arbres précieux, vous aurez le temps d'observer cette profusion de richesse écologique dont seule la nature a la capacité de produire.
Le sommet des Tsingy, n'est pas une zone morte, loin de là. Les pachypodiums et autres végétaux ont su s'adapter et créer un univers propice à leur développement.




J’espère vous avoir convaincu de visiter ce Parc National des Tsingy, mais faites bien attention à la période choisie. En ce mois de juin, nous étions seuls. Mais à partir de juillet-août, il y a 43 guides disponibles pour vous encadrer. Je vous laisse imaginer les bouchons dans certains passages, une fois tout le monde réparti sur 5/6 itinéraires...


Par contre, je dois vous avouer quelque chose, j'ai ressenti une légère frustration...
C'est la première fois que je ne voyais pas d'emblée comment rendre en images ce paysage incroyable. A vous de me dire comment vous avez fait au retour de cette visite...

• A bientôt, pour la partie III

Laurent

Bonus :