Un petit tour en Afghanistan, ça vous détend... Martine, corridor de Wakhan (1)

C’est en lisant le livre " En Afghanistan " de Rory Stewart puis celui de Matthieu Paley " Pamir, oubliés sur le toit du monde " que l’envie irrésistible de découvrir l’Afghanistan m’est venue… Et durant toutes ces années, elle ne m’a pas lâchée et voilà que cet été ( du 1er au 28 juillet 2016 ), j’ai réalisé mon doux rêve, je suis allée " explorer " le Corridor de Wakhan.
Bon, je dois vous avouer que cette année il n’a pas été facile d’annoncer à mon entourage ma destination. Un trek en Afghanistan ? Mais tu es complètement folle ??!!
Certes, l’Afghanistan est un pays qui fait plus parler de lui par les conflits que par le tourisme, mais tout de même, je ne suis pas folle, juste têtue et obstinée, ce qui est normal pour une Bretonne du Finistère, non ??!!


Mais encore plus dingue, c’est qu’à mon retour de trek, il a été finalement tout aussi difficile d'expliquer à mon entourage mon coup de cœur pour ce pays fabuleux qu'est l'Afghanistan...
Ainsi, par ce récit et cette galerie photo, j’aimerais vous faire découvrir une tout autre image de l’Afghanistan.
Oui, l'Afghanistan ce n’est pas que ce que montrent les médias : la guerre, les attentats ou les femmes… portant la burqa. Non, c’est aussi ça…

Direction l'Afghanistan

Situé au nord-est de l’Afghanistan, le corridor de Wakhan est une étroite bande de terre qui se glisse entre le Pakistan et le Tadjikistan, et qui s’étire sur environ 300 km, à travers les chaînes montagneuses de l’Hindu Kush et du Pamir, jusqu'à la Chine. C’est une des régions les plus reculées et les plus inaccessibles d’Afghanistan, mais aussi une des plus stables.
Prisonniers des montagnes et des frontières, 2 ethnies, les Wakhis et les Kirghizes, y cohabitent et tentent de survivre dans un environnement grandiose que l’altitude et le manque de ressources rendent pourtant quasi-inhabitable.


Notre objectif (nous sommes un petit groupe de 6 personnes) est d’atteindre les hauts plateaux du petit Pamir et son lac Chaqmaqtin à 4 100 m d’altitude.

Dès notre arrivée à Douchanbé au Tadjikistan, nous sommes accueillis par notre guide Sharaf et nos chauffeurs tadjiks. A bord de nos 4x4 et au son de la musique tadjike, nous prenons directement la route, la fameuse " Pamir Highway " (ou route du Pamir), pour Kalaïkhum où nous allons passer la nuit. A partir de là, la route suit la rivière Panj, qui fait frontière avec l’Afghanistan, à travers des gorges profondes. Par la vitre, le spectacle est juste incroyable : seulement quelques mètres séparent 2 mondes. Sur la rive tadjike, une route goudronnée très défoncée et des maisons en dur au toit en zinc, sur la rive opposée, c’est l’Afghanistan, il n’y a même pas de route, mais des chemins muletiers et des maisons en terre séchée au toit plat.
Après une nuit passée à Khorog où nous avons obtenu nos visas et autorisations pour le passage en Afghanistan, nous quittons la " Pamir Highway " et continuons notre route le long de la frontière afghane vers la vallée de Wakhan.




Au milieu de nulle part, un pont enjambe le Panj et mène aux postes-frontières. Tampon de sortie, au revoir le Tadjikistan ! Tampon d’entrée, Salam aleikoum l’Afghanistan !
A Ishkashim, nous rencontrons notre équipe afghane dont Safi notre guide, Abdullah notre cuisinier… et Malang, notre « homme de terrain » (et premier Afghan à avoir gravi en 2009 la plus haute montagne de l’Afghanistan, le Nowshak 7492 m).

Ishkashim est un tout petit village : une place centrale d’où partent 2 longues rues poussiéreuses, avec quelques échoppes de chaque côté… où des femmes portant le tchadri d’un beau bleu, regards dissimulés derrière le grillage, font leurs " emplettes "... Après une matinée de paperasse, nous repartons sur une piste défoncée et poussiéreuse le long du Panj jusqu’à Qila-e Panja, confluence entre la rivière Pamir et la rivière Wakhan. Nous prenons la bifurcation à droite le long de la rivière Wakhan, direction  le village de Sarhad-e Broghil. Le corridor défile sous mes yeux, c’est grandiose… Un paysage lunaire où apparait de temps en temps une oasis de verdure, un village… des femmes vêtues d’amples robes aux couleurs vives avec des colliers de perles travaillant la terre…
Nous arrivons enfin à Sarhad-e Broghil (3400m), la fin de toutes pistes carrossables. Au-delà de ce village, ce ne sont que chemins de bergers.

La suite, dans l’épisode 2...

Pour la galerie complète, direction le Corridor de Wakhan...

Martine