Reconnaissance trek Saipal - Api Himal, 1ère partie... Zimgang la

Ne pas douter...tenter et prendre des décisions.

Une fois passé Nepalgunj et le contrôle de Simikot...oui, je suis seul et c'est moyennement autorisé, voire pas du tout (petits secrets ;-), le trek débute.

Déjà trois fois que je passe par Simikot :

• Simikot - Jumla
• Traversée du Népal
• Et maintenant, la traversée Saipal - Api Himal

Je commence à connaître un peu. Direction une petite guest-house pour un petit déjeuner avant de partir.

Cette année la frontière est ouverte pour rejoindre le Tibet et le Kailash.

C'est donc avec une noria d'hélicoptères que je suis accueilli. Pour être tout à fait exact, ces gros bourdons sont là pour transporter les Indiens en nombre qui partent en pèlerinage.

Je vous laisse imaginer la scène :

Les Indiens arrivent en avion à Simikot, ils sont héliportés à Hisla puis partent en voiture jusqu'à Darchen (4575m), et on trois jours pour faire le tour du Kailash en passant par le Dolma la  à 5648m.

Donc pour résumer, acclimatation : 0, nulle, nada, que dalle, walou...

Quand je les vois déjà marcher avec difficultés à Simikot...j'ai peur pour eux au col.

Il est vrai qu'il y a les chevaux de secours, mais tout de même...

Je laisse tout ce beau monde pour débuter mon périple direction Dharapori.

J'avais envisager de passer par Muchu, mais sur la carte il y a un semblant de chemin qui passe par un lac direction le Chhote la. Impossible d'avoir des renseignements sur ce fameux lac...le nom est faux, une fois trouvé le bon, c'est beaucoup plus facile...

Reposant, ce lac est isolé en cette saison, mais l’arrivée d'une petite caravane de Tibétains m'occupe un peu.

Le col de Chhote la est très bien tracé et vous propulse à la kharka de Loida. Un point de passage de toute les caravanes qui passent le Sakya Lagna. Ce col permet de basculer vers les villages du sud du Saipal sans passer par Simikot, une vraie autoroute.

Direction, le dernier village du Saipal.

Chala est un village perché à flanc de colline. J'ai rarement vu un terrain aussi raide pour s'implanter. Une partie des cultures est sur pilotis, ainsi que les chemins, c'est dire.

Moment de repos, car demain départ pour le sauvage...

J'essaie de trouver quelques renseignements, mais rien de rien. Les hommes sont partis couper les plantes pour l.alimentation des bêtes pour l'hiver et la vieille dame qui m’héberge ne comprend pas de quel col je parle...

En tout cas, il y a des kharkas avant d'obliquer vers mon col. Même le nom n'est pas sûr : le Zimgang la.

Le sentier est raide et large, il conduit rapidement dans la bonne vallée, se perd de temps à autre à l'approche des kharkas et file vers le fond de la vallée.

A la dernière minuscule kharka, c'en est fini du chemin...que ce soit pour rejoindre le glacier du Saipal ou pour mon col...

Tu cherches, tu trouves...

Il y a un lac en altitude avant le col, se sera ma prochaine destination.

Il suffit donc de suivre le torrent dans une pente raide et non tracée pour rejoindre l'ancien plateau glaciaire. Facile à dire, mes jambes s'en souviennent encore...

Mais c'est la bonne (la seule) option.

Les stops sont nombreux, je l'avoue. En échange, les panoramas sont nombreux sur le Saipal (7031m) et le Phirankoph Chuli (6730m), ainsi qu'une splendide pointe de neige, sans nom...

J'arrive tôt à ce lac. Que faire, continuer ou attendre demain ?

J'ai déjà grimpé 900m et enchaîner encore 300m de plus, me semble difficile avec le gros sac de surcroît en phase d'acclimatation.

Donc, après-midi repos.

Le col est là devant moi, à une certaine distance...et je ne vois pas bien par où l'aborder, tout me semble vraiment raide...

Il ne reste plus qu'une seule chose à faire : une petite reconnaissance à vide.

Je découvre de vagues traces de passage qui m'orientent vers la pente de droite, assez logique.

C'est donc tout bon pour demain.

Premier col, sésame pour la suite...

Après les pentes végétalisées, ne reste plus que la roche, de gros éboulis stables.

Couper à l’instinct...puis je tombe sur de petits sentiers. Mémoires des temps anciens où les caravanes passaient encore par ce col.

Ils deviennent de plus en plus visibles à l'approche du col...

Stop pour déposer mes drapeaux à prières, le premier col est franchi, soulagement.

Une écharpe a aussi été déposée il y a certain temps, il y a donc encore du passage. Pour ce qui est des animaux, les traces sont vraiment anciennes, elles datent...

De l'autre côté la pente est douce et l'oxydation de la roche me projette au Ladakh, splendide. il ne reste plus qu'à descendre, descendre, descendre... pour rejoindre un incroyable bivouac dans l'axe du Phirankoph Chuli.

Je n'ai pas prévu de jours pour remonter la vallée qui permet d'approcher le pied du glacier éponyme, et je le regrette.

Mais je n’ai pas assez de nourriture pour rajouter des jours...qui plus est, j'ai perdu plus de la moitié de mon essence...donc ce sera pour le prochain voyage.

En attendant, j'en profite pour monter sur la lèvre d'une ancienne moraine et jouir du spectacle.

Les nuages sont nombreux, mais je suis hypnotisé par la beauté du lieu...j'y reste donc jusqu'au coucher du soleil.

A partir de demain direction le second col (Chaupha la)...l'Aventure continue.

A suivre.