Reconnaissance trek Saipal - Api Himal, 3ème partie...Nilgatti la

The last, but not the least...

Déjà deux cols :

• Zimgang la
• Chaupha la

Il ne reste plus qu'à se diriger vers les dernier, ou presque...

Une fois quitté Saipal ( le lieu-dit pas le massif ), c'est assez simple, sur la carte, descendre la Seti Nadi et au niveau du pont de Naya Odar je devrai prendre une décision.

Prendre plein Ouest ou faire le tour du Saipal ( le massif pas le lieu-dit )...

Je n’arrête pas d'y penser, même si ma décision est déjà prise. Au final, c'est le pont qui décidera pour moi.

S'il est bien là, je vais quitter le confort d'un itinéraire facile de village en village pour retourner dans le sauvage...Mais la météo est de plus en plus bouchée vers le Sud et les contreforts de l'Himalaya, donc...Ouest je pense ;-).

La vallée de la Seti Nadi n'est pas un long fleuve tranquille. Mais un torrent qui se jette rapidement dans des gorges très fermées. Il est donc nécessaire de grimper bien au-dessus du lit du torrent.

Puis sans prévenir le sentier plonge vers les pages de galets avant d'entamer d'incessantes montagnes russes.

Les habitants de ces régions ont réalisé un travail extraordinaire. Ils ont carrément aménagé le flanc de cette montagne. Creuser, déplacer des tonnes de roches, empierrer les passages les plus complexes...un travail de Titans.

Je rouspète beaucoup pour ces efforts que je n'avais pas imaginés, mais je reste admiratif devant le travail accompli.

Pendant ce temps, un petit groupe de barhals (blue sheep) paît tranquillement de l’autre côte du torrent. Ils ont enfin le temps de faire le plein de nutriments pour passer l'hiver. Plus aucun chasseur dans la région, en ce moment...

J’accélère un peu...c'est l'impression que j'ai, mais vu de l'extérieur cela ne doit pas trop se voir. Je veux arriver au pont le plus vite possible et grimper un peu. Cette année, il fait vraiment chaud.

Le pont est là, sauvé ?

Rien n'est moins sûr, je retourne dans les zones blanches de la carte. C'est à dire, sans chemins tracés.

Je suis à 3300m et le col est à 5000m, alors autant gagner un peu d'altitude pour demain.

Pour m'encourager, la pluie arrive tout doucement, puis s'installe durablement. Il fait beaucoup trop chaud pour mettre la goretex, la première partie est en forêt, je ferai avec.

Au premier camp plat, je m’arrête. Finalement, au suivant, ça a l'air mieux plus loin, et derrière ce gros rocher, c'est sûr c'est meilleur, ce n'est pas plus plat là-haut....Stop à 4000m, je suis cuit. Beau camp, même si le lendemain matin il y en avait un parfait dix minutes plus tard ;-)...

Jour du col, le Nilgatti la.

Heureux qu'il fasse beau ce matin, je peux observer les glaciers environnants et les séracs qui dominent certaines moraines.

Mais je vois bien qu'il va falloir en profiter car les nuages arrivent à grande vitesse. Ce n'est pas tout çà...

Le large sentier dépasse les dernières kharkas et grimpe dans les pentes. C'est donc bien un axe de déplacement et non un itinéraire pour rejoindre des pâturages. Je les ai dépassés depuis un moment...

De gros cairns m'attendent à un point intermédiaire et le sentier attaque la partie la plus chaotique. Je suis dans un univers de roche, et de glace. Détail que la carte avait oublié de mentionner...Bon, c'est un petit glacier relativement plat sans aucune crevasse.

Le chemin disparaît sous un glissement de terrain, un énorme éboulement de boue et de roche mêlée, l'enfer pour les animaux.

D'ailleurs, ils ne passent pas par là, j'ai perdu leurs traces. Peu importe, je coupe dedans et retrouve le sentier plus haut.

Les troupeaux sont passés sur le glacier avant de reprendre pied sur la partie rocheuse. J'aimerais être présent un jour pour voir ça...

Vent et pluie pour rejoindre le col, couvert de drapeaux à prières et trisul...il y a donc du passage.

Je dépose mes drapeaux et me couvre de ma carapace anti-pluie, il fait froid et les éléments se déchaînent...

Je regarde le GPS, le col est à 4950m...mince il manque 50m.

Je n’ai plus de données, suivre le sentier et faire confiance...

Le chemin est très bien marqué, il ne peut que se diriger vers la vallée de Chetti, je ne vois pas d'autres options.

Bivouac au lac de Tansera qui me réconforte.

• Je suis dans la bonne direction.
• Il y a un lieu saint hindouiste, qui donne lieu à un pèlerinage.

Des hôtels à pèlerins sont présents et de nombreuses toilettes en pierres ont été mises en place. Assez rare pour être souligné...

De bon, le sentier pour demain devient excellent. La pression retombe, je n'ai plus qu'à suivre cette " autoroute "...

On se retrouver pour la dernière partie : au pays des crêtes...

A suivre...