Pakistan : Shimsal - Snow Lake - Biafo...non pas vraiment, et pour cause. | ||
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Pakistan : Shimsal - Snow Lake - Biafo...non pas vraiment, et pour cause.Titre bien étrange, je l'avoue. Nous étions partis pour effectuer la Grande Traversée, mais nous avons eu quelques soucis. Les mêmes qu'au Népal... Pour le dire franchement, il a été difficile, voire impossible de trouver des porteurs. Du côté de Shimshal, la raison est simple.Le niveau de vie a augmenté, les enfants scolarisés ont en ligne de mire un avenir plus radieux que celui d'agriculteur-cultivateur-porteur. Bien évidemment, je trouve cela tout à fait normal. Je ne vois plus personne en Savoie porter de lourdes charges pour des randonneurs. Les derniers gros porteurs ont été ceux qui ravitaillaient les refuges. Mon ami Norbu s'en souvient encore. Au fait, il est népalais... Il a donc été nécessaire de changer de vallée et de trouver des porteurs au village d'Hispar où le niveau d'éducation est beaucoup plus bas. Tous les hommes vaillants du village étaient présents. Le portage apporte un revenu non négligeable.     Des abricotiers, des amandiers, des cultivateurs...porteurs, il n'y en a point... Deux vallées, deux développements différents, donc deux approches pour l'instant diamétralement divergentes. Mais, il ne faut pas se leurrer, un jour ou l'autre, trouver des porteurs dans la vallée d'Hispar deviendra aussi complexe que dans celle de Shimshal.  Hispar, tout le contraire... Népal ?Le Népal a le même souci, mais bien souvent pour des raisons différentes. Les porteurs sont en nombre conséquent, mais... la saison est devenue trop courte. Les rentrées financières sont insuffisantes, il a donc fallu se tourner vers une autre source de revenus. Et en général c'est vers les pays du Golfe que les Népalais s'orientent. Mais à force d'être pris pour des esclaves ils partent dorénavant vers l'Indonésie.  Et alors ?Et alors ? Cela a un impact direct sur le tourisme d'aventure. D'un côté, il faut que les pays se développent, donc, raréfaction des activités physiques lourdes, comme le portage pour le tourisme. De l'autre, ce tourisme se concentre alors vers des lieux standardisés où l'on a besoin que d'un minimum de personnel (cuisinier, guide...). Ce qui pose un vrai problème. Il va y avoir une offre à bas coût pour des voyages standards où tout le monde fait la même chose en même temps, comme pour le tour des Annapurna. Et de l'autre côté des voyages ultra-coûteux pour sortir des sentiers battus. Il restera une part infime pour ceux qui veulent bien porter leur propre matériel, mais ils se font rares... Pour des raisons, diverses et variées, le tourisme d'aventure connait donc une standardisation à outrance que ce manque de porteurs va amplifier. Bien entendu, je vais encore me battre pour vous proposer de belles alternatives ;-).  Solutions ?Certains pourraient trouver une solution en déplaçant les porteurs d'un lieu à un autre. Nous le faisons déjà au Népal, mais comme je l'ai dit plus haut, ce sont les porteurs en général que l'on ne trouve plus. Reste les animaux de bât, mais nombre de cols sont infranchissables pour nos amis à 4 pattes. Sans parler des défenseurs des animaux qui nous tombent sur le poil...  Ce qui est valable au Népal ne l'est pas pour le Pakistan. Si l'on déplace les porteurs d'Hispar à Shimshal, vous êtes sûr d'avoir un blocus. Il n'est pas question d'un travail de masse d'une vallée vers une autre. Sans parler, dans ce cas-là des problèmes religieux... C'est envisageable, mais cela va demander de sérieuses discussions en amont. De longues journées où les acquis d'un jour ne seront certainement pas valables des mois plus tard. Je m'avance un peu, mais ce n'est pas comme si je ne connaissais pas ces discussions que j'ai eues en Asie comme en Afrique...  L'âge d'or du trek est derrière nous ? Je n'en sais rien. Mais c'est aussi vous qui avez les cartes en main. Si vous vous orientez vers du standardisé, le retour en arrière sera quasi impossible. Par contre, si vous optez de temps à autre pour des voyages hors-normes, vous aidez au maintien d'un tourisme curieux...  Bonne réflexion. Laurent La priorité de toutes les priorités :
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