Everest - Makalu : Amphu Lapsa, West pass, Sherpani pass - Traversée du Népal (Tamera Great Himalayan Trail)

Il n'y a pas de moins bons tracés, il y a juste des choix personnels. Traverser le Népal demande un gros investissement en temps, alors peu importe le tracé du moment il faut que vous soyez en accord avec votre itinéraire. Avec Tamera nous avions décidé de tenter cette option. Et nous avons eu raison.

J'espère que le prochain départ aura la même réussite.

Comme en 2015, c'est à nouveau par les hauts cols que je rejoins le Makalu. Si vous avez pris cette option, il est difficile de reculer. Le détour est important et il y a de grandes chances que vous sortiez de votre visa de 5 mois. La discussion avec l'immigration risque d'être longue et peu constructive. Si vous arrivez de Thame, vous devez vous poser les bonnes questions. Ces trois fameux cols (Amphu Lapsa, West pass, Sherpani pass) ne sont pas anodins, il faut du matériel technique et être assez rapide pour s’éviter une nuit au camp de base du Baruntse à plus de 6100 m.
Donc, deux options :

L'Amphu Lapsa se situe au fond d'une petite combe froide que l'on aime quitter assez rapidement. Il est équipé et est beaucoup moins engagé qu'avant. Mais je laisse tout de même les mêmes réserves qu'auparavant. Il vous faut une bonne météo et que tout ne soit pas recouvert d'une épaisse neige...

La descente est maintenant plus orientée, à vous de voir si vous voulez profiter des multiples vires de neige et de glace qui permettent de progresser vers le bas. En tout cas, le camp est visible rapidement.

Pour atteindre le camp de base du col West, il y a toujours le traversée du bassin du glacier de l'Honku. Il est cairné, mais peut donner des sueurs froides si l'on s’égare. La guest-house qui avait permis d’attendre la fin des chutes de neige a disparu en 2019...plus de chaï autour de discussions endiablées pour détendre l'atmosphère.

Eh bien, cela va dépendre des conditions de neige. J'avais été confronté à une face lisse avec des zones à 60°, alors que cette fois, il fallait zigzaguer entre roche et zones mixtes sans réelles difficultés. Je ne regrette pas un instant. Être concentré sur autre chose qu'une sécurité de chaque instant est moins consommateur d'énergie.
Il ne reste plus qu'à couper Nord-Est pour rejoindre le dernier col salvateur, celui du Sherpani pass. Je laisse, cette fois, le col que j'avais ouvert pour atteindre le camp des Suisses. Un itinéraire mis en place au regard des conditions de neige qui ne permettaient pas d’emprunter le Sherpani pass.

Pour ce dernier col, le Sherpani pass, mieux vaut qu'il y ait quelques traces, il ne se décèle pas facilement depuis le glacier. Il est dorénavant très bien équipé (même si j’émets toujours les mêmes réserves...). La descente est longue et la journée devient épuisante après ce départ matinal au pied du col West.

Ne pas hésiter à suivre le glacier, plutôt que de tenter de rester sur la moraine latérale très instable.

Le camp est là, où bon vous semble, au pied du glacier bien avant le glacier du Barun.

C'est ce dernier qu'il faudra suivre pour atteindre le Makalu Base Camp et ses guest-houses. Bien entendu ce n'est qu’un nom générique pour un emplacement qui est à des années-lumière du véritable camp de base du Makalu.
Mais cela fait vraiment du bien de se retrouver à cet endroit après de nombreux jours en altitude.

Ces trois cols permettent de franchir le dernier verrou pour pouvoir à nouveau progresser vers l'Est. Il ne faut surtout pas minimiser le franchissement de ces 3 cols. Vous évoluez à plus de 6000m et le moindre grain de sable peut devenir un vrai défi, surtout avec une équipe à gérer.
Lorsque je l'ai passé en autonomie avec Anne, nous n’avions pas la pression d'un staff, juste essayer de passer sans y laisser trop de plumes.

Que du bonheur vers le Kangchenjunga.

Je n'ai pas participé à la suite des réjouissances. J’avais un autre projet en tête :